“Une baisse très amortie et des opportunités de court terme imminentes” : Flash Gestion Flexible – 23 mars 202023 mars 2020
Nous sommes dans un marché baissier consécutif à un choc sanitaire colossal qui va provoquer une récession générale au moins temporaire. Nos quatre fonds flexibles (Alienor Alter Euro, Alienor Optimal, Investcore Bond Opportunities, Alienor Actions Flexible PEA) sont peu impactés car nous avions pris des dispositions entre fin janvier et fin février tant sur les actions que le crédit. La baisse n’est pas finie mais nous allons très bientôt passer de la phase de dislocation à une phase d’agitation qui offrira des opportunités de reprises de court terme. Nous entendons les mettre à profit. Se posera dans quelques mois la question d’une reprise de plus long terme… nous écrirons sur ce sujet plus tard
La crise actuelle est inédite et potentiellement plus disruptive encore que celle de 2008. Celle de 2008 était une crise du système bancaire, elle était soignable rapidement par les états et les banques centrales. Ce qui fut fait et six mois après l’économie et les bourses repartaient. Il s’agit ici d’une crise sanitaire mondiale. Les mesures économiques, fiscales et monétaires ne peuvent pour le moment pas l’enrayer mais seulement en atténuer les effets (et d’ailleurs à chaque annonce les marchés réagissent positivement et baissent ensuite). L’enjeu est sanitaire ! Il faut juguler la pandémie au prix de décisions (de confinement ou autres) économiquement très préjudiciables à court terme. Leur mise en place est en cours et d’ici quelques jours toutes les mesures auront été prises y compris aux États-Unis qui ont une situation épidémique en retard de deux semaines sur l’Europe. Le choc économique sera considérable. Après cette phase dure de six à huit semaines viendra, à l’instar de la Chine, une phase de mesures sanitaires permanentes et contraignantes susceptibles de générer une réelle morosité. Si la production reprend en Chine, la demande se fait encore attendre et les ventes sont encore bien loin des niveaux d’avant crise. Il faudra donc se poser la question des conditions et de la vitesse de la reprise économique. Nous aurons bien le temps d’y penser et de l’analyser dans les prochains mois. Ce sera la question fondamentale pour une reprise financière durable.
Nous voyons les choses ainsi sur les marchés financiers : dislocation (bientôt finie), agitation (durant quelques mois et menant peut-être mais pas nécessairement à des niveaux plus bas mais non linéairement), reprise haussière (mais il est bien trop tôt pour raisonner avec discernement sur le sujet).
Nos fonds n’ont pas d’actions et presque pas de crédit. Ils n’ont que peu subi la baisse mais ils n’ont pas non plus profité d’actifs refuges. A court terme, nous pensons trouver le pic de la phase de dislocation non pas avec des indicateurs techniques – ni l’observation des pics de volatilité passés ni les divergences de RSI ne semblent fonctionner – mais en guettant le pic d’angoisse sanitaire (probablement quand les États-Unis déclareront un confinement général ou quelque chose de proche) et la capitulation des investisseurs américains encore haussiers. Cette capitulation mesurée par le sondage Investors Intelligence (voir au verso) correspondrait à un sentiment haussier inférieur au baissier. Un autre indice serait une rupture à la baisse de grands titres de croissance leaders dans la hausse (l’Oréal, Microsoft, Apple) et qui pour le moment corrigent de moins de 20%.
Nous pourrions alors passer à une phase d’agitation qui offrira des points d’achat de court terme mais dans un marché peut-être encore baissier. Nous espérons en tirer partiellement profit plutôt sur les actions que le crédit. L’épuisement de cette deuxième phase pourrait correspondre à la sortie de la phase sanitaire dure. Jusqu’où pourrait-on aller ? Difficile à dire d’autant que le choc actuel sur les résultats des sociétés est considérable mais éminemment difficile à quantifier et que la quasi-totalité des analystes en diminuera la portée en les qualifiant de transitoire. Durant cette phase, nous devrons aussi nous poser la question des conditions et du calendrier d’une possible reprise haussière durable. Mais rien ne presse pour prendre cette décision de long terme. Il est honnête d’écrire qu’il nous semble difficile pour le moment d’avoir les idées bien claires au-delà de la fin de la phase de dislocation. Cette crise est si inédite que la référence au passé nous parait fort illusoire. Tant de questions vont se poser. Elles tournent toutes autour du même sujet : est-ce une crise temporaire ou quelque chose de plus difficilement rattrapable est-elle à l’œuvre ? Le consensus chez les économistes est « temporaire » mais est-ce si sûr ? Suivons la situation en Chine. Elle a deux mois d’avance sur l’occident.
Pas encore de capitulation : les investisseurs américains haussiers (Bulls) restent (le 17 mars) toujours plus nombreux que les baissiers (Bears) malgré la déflagration boursière
Source : Investors Intelligence, Yardeni Research (17 mars 2020).